Dans ce courrier adressé au Président, un actionnaire historique de Prologue exprime sa profonde inquiétude et son incompréhension face à l’évolution catastrophique du cours de l’action depuis plus d’une décennie. Malgré l’accroissement du chiffre d’affaires, l’amélioration de la rentabilité et les opérations stratégiques menées, la valeur du titre reste déprimée. L’actionnaire soulève en particulier des interrogations précises sur la gestion de la fiducie, la dilution massive du capital, et l’absence de résultats concrets en matière de relution. À travers cette lettre, il appelle la direction à répondre avec transparence et à envisager enfin des mesures tangibles pour récompenser la fidélité des investisseurs.
Monsieur le Président,
Actionnaire envers et malgré tout de votre société depuis 2013, je m'efforce d'obtenir des réponses expliquant le cours misérable du titre Prologue. En l'espace de près de 12 ans, celui-ci a été divisé par 10, passant d' un peu plus de 2 € à un cours oscillant, depuis 2020, entre 20 et 25 cts. Jusqu'ici, absolument rien n'a eu un quelconque impact positif sur l'évolution du cours de l'action, ni l'activité de la société dans son coeur de métier, ni son changement de périmètre avec l'adjonction des activités O2i et M2i, et, corrélativement, le passage d'un chiffre d'affaire de 20 millions à plus de 100 millions d'€, ni la vente récente de ces sociétés, permettant une bien meilleure lisibilité qu'un holding pour les investisseurs potentiels, ainsi que la constitution d'un "trésor de guerre" conséquent, ni l'amélioration régulière, année après année, de la rentabilité de l'entreprise. Nécessairement, on en vient à chercher l'explication dans la masse considérable de titres du capital social de la société Prologue d'aujourd'hui (plus de 100 millions !). C'est surtout en 2015, avec les opérations capitalistiques de rapprochement entre Prologue et les sociétés M2i et O2i, que des augmentations de capital très importantes ont accru le nombre de titres, occasionnant du même coup une dilution majeure. Or, à l'époque, la direction de la société insistait sur l'idée d'une nécessaire relution en agissant sur les 32 millions d'actions "auto-détenues" par Prologue, une partie étant placée au sein d'une fiducie, le reste devant être "annulé en une ou plusieurs fois". Concernant la fiducie, il est précisé alors qu'elle est mise en place dans l'objectif de plans futurs d'attribution d'actions gratuites au bénéfice de tous les salariés du Groupe, la structure devant être dissoute quand toutes les actions Prologue auront été attribuées. Bien des questions peuvent être posées au sujet de cette fiducie, M. le Président, et ce d'autant plus qu'avant l'assemblée générale de juin dernier, sa clôture avait été programmée pour la fin de cette année, avant que M. Michel Seban, revenu au Conseil d'administration au moment de l'A.G., ne décide de tout ajourner. De fait, je retiendrai celles-ci:
- Quel est le nom du fiduciaire ?
- Quel est le coût de la gestion des titres qui y sont placés depuis 10 ans et qui paie ?
- Quelle est la nature des opérations qui ont été réalisées par le gestionnaire pour faire fructifier un tel capital et justifier ses coûts.
- Quel est le nombre de titres qui ont été réellement transformés en action gratuites pour les salariés du groupe ?
- Comment des actions gratuites peuvent elles contribuer à une relution une fois sortie du cadre d'une fiducie ?
- Quelles sont les raisons précises de l'opposition de M. Seban à la dissolution de la fiducie ?
Le moins qu'on puisse dire, M. Le Président, c'est que la volonté affichée d'une relution permettant une amélioration nette dans le temps du cours de l'action a été un voeu pieux. Combien de titres ont-ils été réellement supprimés ? Qu'est-ce qui, selon vous, est à l'origine de cet échec et quelles seraient les mesures à prendre pour récompenser, enfin, les efforts et la patience de tous les actionnaires qui soutiennent l'entreprise Prologue depuis plus d'une décennie, et qui ont connu tour à tour, l'effondrement de leur titre englué dans une situation de "penny stock", l'absence du moindre dividende et le fiasco des Bons de Souscription d'Actions de 2021 ? Quand je relis les compte-rendus des différents bulletins d'information de la société Prologue de ces 10 dernières années, à chaque fois on laisse entendre qu'on est sur la bonne voie et que des cieux radieux s'ouvrent devant nous. J'ose espérer, M. le Président, nourrir bien plus qu'un vague espoir avec les réponses concrètes que vous voudrez bien apporter.
Cordialement.
Pierre Mignard - avec accord donné à l'ASAMIS pour publication -