La COFEPP a obtenu les accords conditionnels à son projet
Avec l’accord de l’Autorité de la Concurrence française le 28 février après celle de la Pologne et celle de l’AMF, la COFEPP peut désormais mettre en œuvre son plan. Les cessions exigées sont très limitées : la marque Porto Pitters chez MBWS et la marque de tequila, TISCAZ de la COFEPP.
Le cours de bourse de MBWS a salué ces accords par un bond allant jusqu’à près de 50% en séance le 1er mars. Bravo ! et maintenant ?
1- Jean-Pierre CAYARD et son équipe prennent la main
Après que JN Reynaud ait été démissionné en mars 2018, c’est au tour du reste de l’ancienne équipe de direction d’être enfin débarquée : le président Benoît Hérault et les administratrices Mme Benqué et Mme Mondollot.
La nouvelle équipe qui a fait ses preuves de compétence dans le secteur des alcools est désormais opérationnelle. JP Cayard va présider MBWS avec Andrew Highcock comme DG et une équipe sérieuse d’administrateurs venant de la COFEPP : Mme P. Anquetil, Mme A. Luc, M. C. Cahart et enfin M. G. Graux et Mme E. Cayard.
Les autres administrateurs ont souffert des dérives de la gestion précédente aussi pensons-nous qu’ils seront particulièrement attentifs à la gestion de la société : H. Beldhiti et Rita Zniber.
L’ASAMIS considère que les administrateurs indépendants J. Tierny et G. de Belair méritent son respect.
L’ASAMIS estime positif que le Conseil d’Administration ait décidé d’adhérer au code de gouvernance d’entreprise Middlenext. Cela toutefois pourrait n’être qu’une façade sans signification s’il n’était pas appliqué dans son esprit…Mais l’ASAMIS veut croire que ce choix volontaire se traduira dans la réalité.
2- La restructuration financière est engagée
2.1- La COFEPP va apporter au minimum 52,7 M€ d’euros :
- 37,7 M€ via son augmentation de capital réservée à 4 € l’action,
- 15 M€ via sa souscription aux BSA court terme (1 mois).
Une partie de ces apports vont rembourser les prêts consentis précédemment par la COFEPP mais il n’empêche qu’ils renforceront la trésorerie de manière durable.
2.2- Combien va être apporté par les autres investisseurs ? 83,5 M€ ?
Ce montant de 83,5 M€ est le maximum pouvant être apporté mais il serait étonnant qu’il soit atteint. A ce jour, il est difficile de prévoir, le montant qui sera apporté.
Rappelons les limites maximales :
- 49,3 M€ via les BSA court terme donnant droit à des actions à 3€
- 49,3 M€ via les BSA long terme donnant droit à des actions à 3€.
Il faut soustraire de ce montant potentiel, la souscription minimale de la COFEPP soit 98,5M€ - 15 M€ = 83,5 M€. La participation maximale de la COFEPP est plafonnée à 30% de la souscription à l’offre principale sur les BSA soit 29,5 M€.
Soulignons que les actionnaires ont eu tout loisir de renforcer leurs lignes à un cours inférieur à 3 € ces dernières semaines. Il est probable que de nombreux actionnaires ne souscriront guère via les BSA qui leur seront accordés : 98,5 M€ - 29,5 M€ = 69 M€.
Si le cours de bourse se maintient durablement au-dessus de 3 € (comme nous pensons qu’il le fera) alors les investisseurs seront encouragés à investir via leurs BSA mais toutefois cela ne sera pas une motivation suffisante. La réponse interviendra le 29 mars date de détachement des BSA !
3- les conditions de la réussite du plan de redressement de MBWS
3.1- Tout d’abord un plan stratégique (qui sera annoncé le 25 mars) convaincant : des objectifs atteignables et un retour à la rentabilité sous 2 ans.
3.2- Ensuite un financement adéquat : Est-ce que les fonds qui seront collectés seront suffisants ?!
D’une part, la trésorerie de l’entreprise doit être reconstituée pour couvrir les pertes annoncées ; En trésorerie, elles pèseront pour 12 M€ en 2017 et 28 M€ en 2018. Total 40 M€. Certes les résultats nets groupe sont plus élevés mais ils comportent des dépréciations de goodwill ☹65 M€ de pertes annoncées sur 2018 et 67 M€ de pertes 2017).
D’autre part, MBWS va devoir réviser sa structure et adapter sa structure de coûts à ses revenus. L’ASAMIS a dénoncé plusieurs fois les coûts de fonctionnement trop élevés du groupe. Dans un premier temps, ces restructurations vont avoir un coût. Combien ?
Certes, il va y avoir les apports de recapitalisation et certes des cessions d’actifs sont envisageables et envisagées (comité Ad hoc). Combien dégageront-ils ?
La COFEPP a préservé ses moyens financiers en refusant une OPA et elle disposera d’autant plus de fonds à consacrer au redressement. L’ASAMIS aurait préféré que la COFEPP procède à une OPA (à un cours décent !!) mais elle a aussi entendu l’argument que les fonds qui auraient été consacrés à acheter ces actions, lui auraient fait défaut pour soutenir la trésorerie de MBWS dans son redressement. Argument fallacieux ou réalité d’acquérir MBWS à un prix bradé ? Nous ne trancherons pas le débat mais ce qui est certain, c’est que la COFEPP va devoir s’engager fortement pour soutenir le redressement de MBWS tant au niveau financier que commercial.
En conclusion :
L’ASAMIS a pris position lors de l’AG de la dernière chance pour la proposition principale de JP CAYARD et les évènements récents lui donnent raison : le plan de la COFEPP se met en œuvre pour donner un avenir à MBWS et donc restaurer la valeur des investissements des actionnaires.
Nombre d’incertitudes seront levées avec la publication du plan stratégique et la concrétisation des apports de capitaux via les BSA. L’ASAMIS restera vigilante à la défense des intérêts des actionnaires minoritaires et remercie les adhérents qui lui ont accordé leur confiance.