L’ASAMIS a donné ses chances à l’AG de la dernière chance.
On ne peut pas plaire à tout le monde quand il s'agit de prendre une décision.
Nous vous rappelons que l'ADAM (association de Mme Colette Neuville) mandatée par l’ASAMIS et les principaux fonds minoritaires, a négocié pour vous une dilution moins importante que celle proposée par la COFEPP pour l'augmentation de capital rendue nécessaire. Il était clair que la situation de MBWS est si dégradée sur le plan trésorerie que les fonds dégagés par la solution alternative seraient nettement insuffisants.
Ne pas accepter l’option principale signifiait de prendre la responsabilité d'une mise en règlement judiciaire qui aurait entraîné la suppression du crédit fournisseurs et la cession de marques dans les plus mauvaises conditions. Il fallait envisager que la procédure se termine en liquidation judiciaire, ce qui, compte tenu des garanties prises par l’Etat (Trésor, URSSAF) et les banques ainsi que les créanciers privilégiés (salariés) laissait peu de chances aux actionnaires de conserver la moindre valeur. Le rapport Ledouble dont nous avons cité les conclusions dans notre précédent communiqué, avait bien mis en garde sur les conséquences de l’échec potentiel de ces propositions de recapitalisation.
L'ASAMIS fustige évidement les responsables dont en premier lieu, Jean-Noël Reynaud, ex-directeur général, et en second tous les organes de contrôle dont le Conseil d’Administration présidé par Benoit Hérault qui a conduit la société à cette situation déplorable. Le plan Back In the Game (BIG) reposait sur un développement « Main stream », c’est-à-dire du courant principal qui joue sur les volumes et des marges faibles. La conduite d’une telle politique est délicate car du fait de marges réduites sur des volumes importants, il faut contrôler en permanence les opérations pour veiller à rester positif car le moindre écart négatif sur de grands volumes est susceptible de générer une lourde perte tandis que les probabilités de gains sont limitées.Par ailleurs, cette politique suppose également de veiller à comprimer les charges.
Malheureusement c’est tout l’inverse qui s’est produit : un laxisme dans le contrôle de gestion, un dérapage dans les charges par l’embauche de cadres surnuméraires et une opacité vis-à-vis des dirigeants censés superviser la gestion. M. Jean-Pierre Cayard a soutenu qu’il n’avait pas pu contrôler la gestion de l’équipe Jean-Noël Reynaud puisque les administrateurs de la COFEPP étaient soigneusement invités par ce dernier à quitter la salle à chaque décision de gestion pour éviter tout « conflit d’intérêt » potentiel.
Les propos de Jean-Pierre Cayard ont pointé ces défaillances de gestion et une vision mégalomane de Jean-Noël Reynaud. Il a l’a fait pour mieux les mettre en opposition à la politique qu’il préconise. Il s’est voulu constructif en rappelant que les principes qui avaient conduit La Martiniquaise à un succès durable étaient applicables à Marie Brizard. Il a retracé le développement du groupe depuis la création de la modeste entreprise de son père, notamment en montrant que la reprise de BARDINET, une société qui oeuvrait dans le même secteur voici 25 ans, n’avait pas abouti à sa disparition mais à son développement.
Il a mis en avant les principes d’une gestion pragmatique :
- Dans un premier temps de réduire tous les frais possibles «pour revenir sur terre».
- Dans un second temps, si accord des autorités sur la prise de contrôle, de profiter des synergies évidentes avec la COFEPP : centrale d'achats pour réduire également les couts des fournitures mais aussi présenter une offre cohérente et plus forte vis-à-vis de la grande distribution, à l’instar des groupes concurrents.
- Enfin d’arrêter d'effectuer des soldes et des promotions à tout va en se focalisant non sur le volume mais sur les marges.
L'ASAMIS a donc voté en faveur de cette proposition principale car nous estimons crédible un redressement dans les années qui viennent de MBWS sous le contrôle de la COFEPP qui a une réputation industrielle et managériale non discutable. L'équipe de la COFEPP qui s'est présentée pour rejoindre le Conseil d’administration nous a donné une impression de compétence sereine et de cohésion. C'est une nouvelle gouvernance.
M. Jean-Pierre Cayard et son équipe se sont engagés à relever le défi de redresser l’entreprise et ils devraient disposer désormais de tous les leviers pour se faire. L’ASAMIS a soutenu cette perspective qui signifierait pour les actionnaires un retour à moyen terme sur un investissement qui autrement était compromis. En ce sens, cette AG nous a bien semblé mérité son nom d’AG de la dernière chance.
Nous terminons en remerciant les adhérents qui ont délégué leurs votes : 662.633 actions soit 2,34% du capital mais en réalité avec les membres dans la salle, nous étions proches de 3%.
Merci aussi à ceux qui répondu à notre appel de participer aux frais engagés pour défendre vos intérêts sur la base d'UN CENTIME pour UNE ACTION détenue. Il n’est pas trop tard pour participer.
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MERCI par avance de votre soutien
Daniel Pichot
Président de l'ASAMIS