Deux faits récents sont à rapprocher : le jugement de la Haute Cour de Justice de Londres et la hausse, ce jour, de plus de 15 % des cours d'Antalis
Le lien ? Le 5 décembre 2018 nous avertissions sur les "Risques liés à la sous-valorisation d'Antalis".
Nous posions à Bpifrance Participations deux questions
1 - "Pensez-vous que la Haute Cour de Justice de Londres va se laisser abuser par la sous-valorisation d'Antalis étrangement concomitante avec l'approche de la date du jugement ?"
Force est de constater qu'elle ne s'est effectivement pas laisser abuser en confirmant le jugement de première instance.
2 - "Ne craignez-vous pas, enfin, que BAT elle-même ne soit pas dupe – comment imaginer un seul instant qu'elle le soit ? – et profite du niveau de cours actuel d'Antalis pour lancer un raid boursier…"
Antalis vient d'annoncer ses chiffres non-audités pour 2018 et, notamment, un EBITDA de 74 M€.
Même avec plus de 15 % de hausse du cours, ce jour, sa capitalisation boursière représente seulement 0.95 x son EBITDA !
Comment ne pas attirer les prédateurs maintenant qu'Antalis vient d'annoncer avoir "…pris la décision de mandater une banque d’affaires pour mettre en place dans les prochains mois, dans l’intérêt social de la société, une nouvelle structure actionnariale qui lui permettra d’assurer son développement et la mise en œuvre de son plan stratégique." ?
Comment ne pas imaginer que l'un des prédateurs pourrait être BAT ?
BAT a bien compris qu'elle risque de ne pas recevoir un cent d'indemnité si Antalis devait être cédée à un prix trop peu élevé.
Maintenant que le jugement a été prononcé, seule la procédure de sauvegarde permet à Sequana d'éviter l'exécution de celui-ci comme elle le précise elle-même dans son communiqué, "Sequana en sauvegarde, et en période d’observation jusqu’au 17 mai 2019, considère que la décision de la Cour d’appel de Londres ne pourra pas être exécutée à son encontre compte tenu du caractère qui demeure contesté de la créance du groupe BAT."
Si BAT devait présenter une proposition de rachat de la participation de Sequana dans Antalis à un prix attractif pour le vendeur, quels pourraient être les arguments de Sequana et/ou de Bpifrance Participations pour refuser une telle proposition ?
Ces risques étaient parfaitement identifiés dans notre article du 5 décembre 2018.
Il n'en a nullement été tenu compte et les voilà qui se matérialisent aujourd'hui.
Car, outre le mouvement de hausse des cours d'Antalis, ce jour, les volumes de transactions des deux derniers jours sur Sequana – plus de 8 % du capital sur deux jours – ont de quoi nous interpeller.
BPIfrance Participations et les dirigeants d'Antalis doivent se réveiller et défendre l'intérêt social de l'entreprise !