Notre entretien avec Sequana le 18 septembre

Cher Actionnaire,

Ce message de l’ASAMIS n’est pas un compte-rendu de l’entretien du 18 septembre mais utilise certaines réponses apportées par les dirigeants de SEQUANA / ANTALIS pour éclairer le débat. Ces réponses ne sont pas le verbatim. Nous avons privilégié le respect du sens des propos.

L’ASAMIS conteste la stratégie de refinancement international.

ASAMIS : le risque de non-reconduction des lignes de factoring au-delà du 30 mars 2020 nous parait inexistant car le factor ne porte pas un risque sur ANTALIS mais sur ses clients.

Il ne reste donc que la question du crédit syndiqué avec échéance décembre 2018. Selon nous les banques n’auront guère de choix que de proroger l’échéance. Le taux par ailleurs est convenable et devrait être considéré par les banques comme favorable à une période où ayant des surplus de liquidité, elles cherchent des emplois. Les frais financiers sont par ailleurs tout à fait supportables en regard de la rentabilité (EBIDTA) et ne menacent pas la pérennité du groupe.

Dans ces conditions le recours à un financement international ne nous semblait ni nécessaire, ni opportun. Il s’est avéré avoir entraîné une prise de risque de charge financière : 4 millions d’euros de frais en pure perte (fais d’avocats, frais de constitution d'une documentation complexe suivant les normes US, intervention des agences de rating US pour la cotation de l'émission) et une dégradation de l’image d’ANTALIS sur les marchés financiers.

SEQUANA / ANTALIS : D’accord avec vous sur l’absence de nécessité de substituer un financement au factoring qui par ailleurs apporte un plus de gestion du poste clients. La question de l’échéance du crédit syndiqué est donc la seule en jeu mais on a du temps. On regarde les différentes options de refinancement. La prorogation du crédit syndiqué en est une, en tout ou partie. Il y a d’autres mais nous n’en dirons pas plus que lors de la présentation du 13 septembre.

En revanche le refinancement dette contre actions, c’est-à-dire conversion de créances en actions qui entrainerait une dilution pour les actionnaires, ne fait pas partie des différentes options envisagées.

L’ASAMIS interroge la stratégie de croissance mondiale d’ANTALIS

ASAMIS : ANTALIS s’était donné pour objectif de participer à la consolidation du secteur en acquérant des entreprises de taille petite ou moyenne. ANTALIS a connu de fait une belle croissance externe mais celle-ci s’est faite essentiellement par l’endettement. Compte-tenu du coup d’arrêt subi au niveau du refinancement, n’est-il pas nécessaire de revoir cette stratégie par exemple en recherchant des alliances ?

Nous nous interrogeons également sur l’opportunité d’un recentrage du groupe sur ses marchés les plus porteurs et donc de cessions. Est-ce que certains goodwills ne recèlent pas d’ailleurs des dépréciations d’actif ?

Il nous semble que la BPI, premier actionnaire du groupe, pourrait compte-tenu des autres leviers qu’elle détient notamment au niveau du financement et de ses équipes dédiées aux rapprochements d’entreprises, contribuer à trouver des solutions.

Dans cet esprit, notre association a sollicité par courrier du 12 juillet un rendez-vous à la BPI pour en débattre entre actionnaires tout en lui reprochant sa passivité.

M. Dufourcq, DG nous a répondu par lettre du 20 juillet. Lecture d’un extrait : « Prétendre que BPI France aurait fait preuve de passivité est évidemment contraire à la réalité. Bien loin d’être passive, BPI France est un actionnaire vigilant, diligent, soucieux de l’intérêt social et agissant de manière constante comme un investisseur avisé dans le cadre et sous le contrôle de sa gouvernance. Mais BPI France ne saurait évidemment se substituer à la direction de la société, ni s’immiscer dans sa gestion ». Cette réponse ne nous ayant pas satisfait, notamment au niveau de l’absence de RDV, nous avons écrit au ministre de l’Economie et des Finances le 2 août et nous avons reçu une réponse le 11 septembre. Extrait : « Le ministre a pris bonne note des éléments que vous avez communiqués et a demandé à M. Dufourcq de faire le point sur ce dossier. Celui-ci ne manquera pas de vous tenir informé de la suite qui pourra lui être réservée dans les meilleurs délais ».

Faudra-t-il que nous ré insistions auprès du Ministre, voire que nous contactions le Président Macron pour obtenir ce RDV ? A ce stade nous ne le savons pas encore mais nous aimerions vous entendre sur la façon dont vous concevez le développement du groupe en conséquence de l’échec du refinancement.

SEQUANA / ANTALIS : Nous ne voyons pas ce que M. Le Maire ou M. Macron viennent faire dans le paysage mais bon, c’est votre affaire. Pour répondre à vos questions :

  • Aucun changement n’est prévu dans la stratégie d’ANTALIS.
  • Une revue des comptes a été faite au 30 juin de tous les actifs notamment incorporels et il n’y a pas d’indice de perte de valeur sur les goodwills. Les Commissaires aux comptes comme pour toute société cotée, suivent notre dossier et il n’y a pas eu de réserve à ce sujet.

ASAMIS : Que pouvez-vous nous dire sur les opportunités d’acquisition au niveau d’ANTALIS ?

SEQUANA / ANTALIS : On a bien entendu la possibilité de faire de la croissance externe”. “On regarde encore un certain nombre de cibles. On a encore quelque petites cibles encore en discussion.” “Cependant, il y aura rien de très significatif d’ici la fin de l’année”.

COMMENTAIRE ASAMIS :

L’ASAMIS s’interroge sur une stratégie alternative qui privilégierait l’accroissement de la rentabilité sur celui du chiffre d’affaires. Cela signifierait de revoir la prétention de présence mondiale d’ANTALIS au profit d’une implantation renforcée sur les zones géographiques les plus rentables. Par ailleurs, la moindre répartition géographique pourrait être une opportunité de révision des coûts de gestion. Cette stratégie impliquerait certaines cessions d’actifs qui contribueraient à alléger l’endettement ce qui faciliterait la recherche de financement. La BPI pourrait jouer un rôle – qui entre dans ses attributions - de faciliter des alliances et ou, prises de participations d’investisseurs. Enfin, face à la dilapidation de 4 millions d’euros dans une seule opération avortée, l’ASAMIS dénonce que de tels risques de coûts aient pu être pris. La direction du groupe dénie toute responsabilité, reportant celle-ci sur leurs conseils. Les actionnaires de l’ASAMIS marquent leur réprobation vis-à-vis de cette attitude incompatible avec une gestion respectueuse des efforts sollicités par ailleurs des divers partenaires pour accompagner le redressement du groupe.

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Cordialement,
Le Bureau de l'Asamis

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