Détail de l'entrevue du 18 septembre 2017 au siège de SEQUANA

ASAMIS représentée par :

  • Denis NAHAS, Président,
  • Daniel PICHOT, vice-président,
  • Arnaud KERMAGORET, trésorier.

SEQUANA représentée par :

  • Pascal LEBARD, PDG de SEQUANA, Président d’ANTALIS et d’Arjowiggins,
  • Xavier ROY-CONTANCIN, Directeur Financier de SEQUANA et ANTALIS,
  • Antoine COURTEAULT, Secrétaire général,
  • Sylvie NOQUE, Directrice de la Communication.

ASAMIS : Nous vous remercions de nous avoir accordé cette entrevue. Nous avons bien pris note des résultats du 1er semestre 2017. Nous avons relevé la vente Arjowiggins Security BV pour un prix toutefois bien inférieur aux prévisions (22M€ dont 16 M€ nets contre 30 M€). Le cours de bourse tant de SEQUANA que d’ANTALIS a acté ces nouvelles. Cependant nous devons vous faire part du mécontentement que les actionnaires minoritaires continuent d’éprouver au niveau d’un cours qui demeure très bas. Ils s’interrogent en premier sur les points évoqués dans notre lettre du 10 juillet à propos de l’échec du refinancement d’ANTALIS. Nous restons à ce jour, sans réponse à notre email et courrier du 10 juillet dans lequel nous demandions à connaître les suites de l'échec du refinancement de 325 millions d'euros sous forme d'emprunt obligataire lancé le 30 juin et retiré 7 jours plus tard. Nous nous interrogeons sur l’opportunité de l’opération. GOLDMAN SACHS et le CREDIT SUISSE impliquent leur standing sur ce genre d’intervention. Ils n’ont pu que vous prévenir des risques d’échec.

REPONSE : « Nous sommes sortis parce que nos banques étaient confiantes. Ce serait nous prendre pour des imbéciles de penser que nos banques nous auraient dit : « Ne sortez pas » et que nous sommes sortis…Nous sommes sortis soutenus par nos deux banques conseil…Après ça n’a pas fonctionné. Ce sont des choses qui arrivent. C’est exceptionnel mais effectivement nous avions bien entendu le support de nos banques. La décision a été prise à la suite d’un conseil d’administration regroupant tous les administrateurs, banquiers et avocats ». « Les banques ne laissent jamais sortir une entité si elles pensent qu’elle ne va pas réussir ». « On a pris les 2 banques les plus performantes pour mener à bien ce genre d’opération : Goldman Sachs et Crédit Suisse. »

ASAMIS : Nous nous interrogeons sur le coût pour ANTALIS. Nous avons compris que dans la présentation du 13 septembre, le chiffre est de 7 millions d’euros.

REPONSE : « Oui avec la mise sur le marché des actions ANTALIS ».

ASAMIS : Nous avons noté 3 millions pour la mise sur le marché, cela laisse donc 7 millions pour l’opération de refinancement ratée.

REPONSE : « Oui mais les banques dans cette opération n’ont rien touché, rien, pas un fifrelin. Elles sont payées en « success fees ». Ce sont les frais juridiques, d’avocats. Aux causes des 4 millions : frais d'avocat, de création d'une documentation complexe, frais des agences de rating... ».

ASAMIS : Lors de notre précédent entretien il était question de refinancer la dette pour dégager de la marge. Nous avons constaté que l'émission avait été lancée à 6.5% - taux à laquelle elle n'a pas trouvé preneur ! - Or les taux du crédit syndiqué vont de 3 à 5%. De plus il aurait fallu intégrer 4 millions de frais d'avocat, documentation, rating et aussi ajouter les "success fees" des banques chargées du placement de l'obligation ! Avant même que cette opération échoue, elle était déjà largement perdante pour Antalis...Donc pour quelle raison y avez-vous recouru ?

REPONSE : « Effectivement nous avions souhaité dégager de la marge à l'occasion du refinancement mais nous nous sommes heurtés à une réalité, celle des conditions de marché qui étaient défavorables, tant en terme de quantum que de taux. »

ASAMIS : Nous nous interrogeons sur la stratégie alternative de refinancement. Le risque de non-reconduction des lignes de factoring au-delà du 30 mars 2020 nous parait inexistant car le factor ne porte pas un risque sur ANTALIS mais sur ses clients. Il reste le crédit syndiqué avec échéance décembre 2018 et les banques selon nous n’aurons guère de choix que de proroger l’échéance. Le taux par ailleurs est convenable.

REPONSE : « On a du temps. On regarde les différentes options de refinancement. La prorogation du crédit syndiqué en est une. Il y a d’autres mais nous n’en dirons pas plus que lors de la présentation du 13 septembre ».

ASAMIS : Quelle est la stratégie de croissance et de développement de la profitabilité d’ANTALIS ? ANTALIS s’était donné pour objectif de participer à la consolidation du secteur en acquérant des entreprises de taille petite ou moyenne. ANTALIS a connu de fait une belle croissance externe mais celle-ci s’est faite essentiellement en accroissant l’endettement. Compte-tenu du coup d’arrêt subi au niveau du refinancement, n’est-il pas nécessaire de revoir cette stratégie par exemple en recherchant des alliances ? Nous nous interrogeons également sur l’opportunité d’un recentrage du groupe sur ses marchés les plus porteurs et donc de cessions. Est-ce que certains goodwills ne recèlent pas d’ailleurs des dépréciations d’actif ?

REPONSE : « Aucun changement n’est prévu dans la stratégie d’ANTALIS. Une revue des comptes a été faite au 30 juin de tous les actifs notamment incorporels et il n’y a pas d’indice de perte de valeur sur les goodwills. Les Commissaires aux comptes comme pour toute société cotée, suivent notre dossier et il n’y a pas eu de réserve à ce sujet. »

ASAMIS : A propos de l’endettement de SEQUANA auprès d’Impala et BPI convertible en actions. Le cours de bourse qui avait connu un regain à la suite de la publication des résultats du S1 plongent à nouveau. Certains de nos adhérents y voient une manipulation de cours pour qu’Impala et la BPI obtiennent un nombre plus élevé d’actions. Que pouvez-vous répondre ?

REPONSE : « Absurde. Vous voyez la BPI spéculer sur le cours ? La participation d’IMPALA est faible et ne peut avoir que peu d’effet sur le cours. »

ASAMIS : Lors de la présentation des résultats du S1, vous avez précisé que SEQUANA ne vendrait pas ces titres au fil de l’eau en pesant ainsi sur le marché mais que vous procèderiez plutôt par placements privés. Cette prise de position est très importante pour l’évolution du cours de bourse. Pouvez-vous la confirmer et avez-vous d’ores et déjà des pistes concernant les investisseurs potentiels ?

REPONSE : « Nous la confirmons. Il est trop tôt pour évoquer précisément les investisseurs. Certains nous ont approché et qui s’intéressent à la société ANTALIS et qui à un moment donné pourraient envisager de racheter des blocs ».

ASAMIS : Vous êtes-vous fixé un prix plancher concernant la cession de bloc d’action ANTALIS ?

REPONSE : « Les discussions sont toujours aux étapes préliminaires, le rôle de la société est d’optimiser la valeur et d’essayer de valoriser au mieux le titre. »

ASAMIS : Maintenez-vous le financement complémentaire de 25 millions d’euros adossé au titre ANTALIS pour cette fin d’année (cf. page 166 du doc de référence) ?

REPONSE : « Oui, nous confirmons. »

ASAMIS : Quid de la situation du reste de la division Arjowiggins Security et donc de l’usine de Crèvecoeur ? Nous avons bien noté que vous étiez en recherche d’une solution de cession avec l’espoir d’aboutir à un mémorandum courant novembre.

REPONSE : « Nous confirmons. »

ASAMIS : Quid de l’Usine de Wizernes ? Voilà plus de 2 ans que cette usine est à l’arrêt. Le député local est venu le 4 août rencontrer les salariés bloquant le site. L’image de SEQUANA ne sort pas grandie des divers reportages qui se succèdent.

REPONSE : « Des procédures judiciaires sont en cours concernant le licenciement des salariés protégés qui demeurent payés chaque mois par SEQUANA depuis le PSE de 2014 et que l’usine n’a plus produit de papier depuis avril 2015 ».

ASAMIS : La prochaine publication des résultats du T3 pour SEQUANA et ANTALIS ?

REPONSE : « Prévue normalement le 25 octobre. »

ASAMIS : La justification de la baisse de l’endettement au niveau d’ANTALIS au S1 ?

REPONSE : « Une bonne gestion du BFR, la baisse de la livre sterling mais pas que sans préciser toutefois les autres phénomènes. Nous confirmons que le BFR au 2ème semestre sera bien entendu moins gourmand qu’au 1er semestre. Toutefois les charges non récurrentes qui ont été prises en compte en comptabilité sur le S1 mais seront décaissées sur le second semestre. »

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