PROLOGUE : Après 1 an de nouvelle gouvernance, la rentabilité est là MAIS le titre stagne autour de 0,20 €. L’ASAMIS est confiante mais reste exigeante.
Mercredi 30 octobre 2024 PROLOGUE, plus forte hausse du SRD en clôture. Ci-dessous communiqué
Autres éléments d’appréciation : les analyses de GreenSome Finance publiées le 29/10/2024 et le 14/11/2024
L’analyse de GreenSome finance, rendue publique sur Boursorama, démontre que la nouvelle équipe mise en place fin juin 2023, a pris les mesures nécessaires présentées dans son plan stratégique publié le 4 avril 2024 pour améliorer la rentabilité. Rappelons les principaux axes de ce plan stratégique :
■ Supprimer les foyers de pertes récurrents
■ Se recentrer sur la France et l'Espagne
■ Concentrer ses ressources sur ses activités les plus porteuses
■ Extérioriser une rentabilité opérationnelle plus conforme à ses activités
■ Disposer d'une pleine capacité financière
■ Supprimer la décote de « holding »
Extrait du rapport financier 1er semestre 2024, page 4 :
« Conformément à son plan stratégique visant l’amélioration de ses marges, le groupe a enregistré au cours du 1 er semestre 2024 une très forte croissance de ses résultats opérationnels avec une progression de +42,2% de son EBITDA à 3,76M€ et de +272% de son résultat d’exploitation qui atteint 2,52M€. Après prise en compte de charges financières de -0,37 M€ et exceptionnelles de -0,38 M€, le résultat avant impôt et le résultat net ressortent nettement bénéficiaires à respectivement à 1,77 M€ et 1,55 M€. Le groupe disposait au 30 juin 2024 d’une trésorerie disponible de 14,9 M€. »
ANALYSE complémentaire de l’ASAMIS :
Les effectifs s’accroissent rapidement ! 614 au 30 juin 2024 contre 542 en 2023 = + 13,3%. Sur 2 ans, la croissance = 24%. En 2024, l’augmentation a été essentiellement le fait du groupe Alhambra = + 57 et M2i = + 28 sur un total différentiel de 72. Cette évolution prouve que la société demeure attractive et que l’Espagne est locomotive.
Le bilan a été nettoyé des pertes anciennes et reportées à nouveau soit 16,4 M€ Le capital a été réduit d’autant. Le capital social a été ramené à 918.039,02 € puis le 30 septembre 2024, il est passé par intégration sur les réserves réglementées de 86.900 € à 1.004.939,02 €, divisé en 100 493 902 actions.
Un point positif à mentionner : la diminution des dettes financières. Elles sont revenues à 14,3 M€ contre 18,8 M€
ANALYSE du CHIFFRE d’AFFAIRES du 3ème trimestre 2024
Le Chiffre d’affaires progresse légèrement et globalement : + 1,9%. La conjoncture devient difficile pour la formation dans un contexte défavorable pour nombre d’entreprises qui doivent faire face aux remboursements des PGE (Prêts Garantis par l’Etat) accordés durant la COVID et aux incertitudes économiques découlant d’une situation politique.
L’Espagne avec ALHAMBRA enregistre une belle progression : + 13,9% qui arrive à compenser le recul en France.
La diversification des activités si elle présente des inconvénients en termes de valorisation est en revanche positive lorsqu’un marché est moins performant.
Au-delà des améliorations de la gestion et des résultats, quid du cours de bourse et donc de la reconnaissance de la valorisation de l’entreprise ?
Les espérances d’amélioration du cours de bourse demeurent virtuelles jusqu’à présent.
Jusqu’à présent la grande masse des actionnaires constate que l’amélioration de la gestion de l’entreprise et de ses résultats ne se traduit pas dans le cours. Ils ont subi la terrible chute du cours de bourse ces dernières années et continuent d’espérer mais le temps leur semble long, trop long vers une revalorisation… même si la nouvelle direction n’est aux commandes que depuis un peu plus d’une année…et que le contexte économique est difficile.
Certes GreenSome conclut ainsi son analyse du 3ème trimestre : (citation) « …Nous conservons inchangé nos attentes. Nous tablons toujours sur un CA de 110,8 M€ en baisse de 0,8% et une forte amélioration de la profitabilité avec un REX de 4,84 M€ soit 4,4% du CA versus -1,6 M€ en 2023…Nous confirmons notre opinion Achat avec un objectif de cours inchangé à 0,46 € offrant un potentiel de hausse de 122% ». Loic Wolf.
Le gouvernement français a pris conscience d’une forte sous-valorisation des PME – PMI cotées et vient de prendre des dispositions susceptibles d’y remédier via la CDC.
La décision récente d’un acteur majeur sur les marchés boursiers. CDC Croissance, société de gestion de la Caisse des Dépôts dédiée aux petites et moyennes valeurs cotées, a lancé le 14 nov 2024, le fonds de fonds « CDC Croissance Selection PME », d’un montant de 500 M€. L’objectif : répondre aux enjeux de redynamisation du segment de marché des PME-ETI cotées. Le fonds, qui sera déployé entre fin 2024 et sur 2025, investira de manière sélective dans des fonds de petites et moyennes capitalisations (ou small & mid caps) France et Zone euro. Il vise à accélérer le retour à une taille critique des fonds sélectionnés pour qu’ils retrouvent leur attractivité auprès des investisseurs institutionnels français et internationaux…CDC Croissance Selection PME souhaite constituer un portefeuille d’environ 25 fonds de taille d’environ 100 à 200 M€.
L’ASAMIS demande des actions concrètes aux dirigeants du groupe PROLOGUE
1 – La clarification de la structure financière notamment vis-à-vis des filiales américaines
Un projet de cession de ces entreprises a été engagé mais il serait souhaitable de le finaliser. Le cours de PROLOGUE souffre des questionnements et des incertitudes sur les filiales sud-américaines même si elles ont fait l’objet d’importantes réévaluations et provisions fin 2023.
Rappelons aussi qu’il a été voté lors de la dernière AG, A la demande de l'Asamis, que le Conseil d'administration de Prologue examinera le principe d'une clôture de la fiducie et de l'annulation de ses titres. Le conseil d'administration prendra une décision de clôture en fonction des intérêts des actionnaires et du groupe Prologue, avant fin 2025.
2 – Une amélioration de la structure du groupe pour permettre une meilleure perception de sa valeur
La reconstitution du capital (rendue légalement nécessaire du fait de l’importance des pertes reportées) par absorption d’une large partie du report à nouveau négatif et des primes d’émission, a contribué à clarifier la présentation formelle du groupe. Toutefois il demeure le sujet de la perception du groupe PROLOGUE par les investisseurs comme assimilable à un « holding », lequel génère souvent une décote par rapport à la somme des valeurs.
Actuellement l’entreprise fait l’objet de 2 cotations : PROLOGUE et M2i (dont le nom n’est d’ailleurs explicite que pour les initiés). La taille de l’entreprise ne justifie pas cette double cotation et ses charges afférentes. Par ailleurs, les relations financières entre les entités constituant le groupe PROLOGUE mériteraient d’être clarifiées (prêts de M2i à Prologue, répartition du CA dans M2i entre ses unités…).
3 – Une opération de regroupement des actions par 20 ou par 50
Une opération de regroupement d’actions ne changera pas la valeur globale de l’entreprise. Dans la mesure où le nombre d’actions serait divisé par 20, le cours passerait de 0,20 € comme actuellement à 4 €. Cela aurait l’avantage d’un calcul simple tout en portant la valeur à un niveau plus négociable pour les fonds d’investissements.
Si le nombre d’actions était divisé par 50, le cours passerait à 10 €. Ce qui l’amènerait largement au-dessus de la barre des 5 € et sortirait donc PROLOGUE des « penny stocks ».
La définition des « penny stocks » varie selon le point de vue Français ou américain. En France, les « penny stocks » sont des actions dont le cours est inférieur à 1 euro. De manière générale, toutes les actions qui valent moins de un ou deux euros sont considérées comme des penny stocks. Aux USA, La SEC, l’organisme fédéral chargé de réguler et de contrôler les marchés financiers aux États-Unis, considère comme des penny stocks les actions qui se négocient à des prix inférieurs à cinq dollars, dont environ 5 €.
Les investisseurs institutionnels de taille importante évitent en général, ces valeurs dont le faible cours résulte de mauvaises performances des entreprises parfois au bord de la faillite et dont les cours deviennent très volatils. Réciproquement des fonds spéculatifs recherchent ces valeurs décriées qui offrent des variations importantes. Si PROLOGUE faisait une opération de regroupement, elle pourrait intéresser des fonds qui jusque-là ne peuvent le faire, en raison des critères les définissant (pas de valeurs hautement spéculatives).
4 - Une meilleure association des dirigeants aux performances de l’entreprise
Extrait du rapport annuel 2023, page 26 : « Il est précisé que Monsieur Olivier Balva ne perçoit aucune rémunération au titre de ses mandats sociaux au sein du groupe Prologue (hors jetons de présence). Sa rémunération est liée à ses activités de salarié. ■ absence d’attribution gratuites au cours de l’exercice; ■ versement de jetons de présence ; ■ absence de rémunération variable ; ■ absence de tout autre élément de rémunération ou avantage de quelque nature que ce soit, y compris d’engagement particulier de pension ou retraite, avance ou crédit. ».
Toutefois d'après le rapport financier S1 2024, page 31: Attributions d’Actions Gratuites (AGA)
" …Il est rappelé que par décision du 30 septembre 2022, il a été décidé d'attribuer gratuitement 8 690 000 actions ordinaires à émettre de la société Prologue, au profit de salariés ou dirigeants de la Société et/ou de sociétés qui lui sont liées. Ce plan prévoit une période d'acquisition d'une durée de deux ans et une période de conservation d'une durée d'un an. Ces actions ont donc été acquises le 30 septembre 2024 (cf article 6.1 ci-avant)."
Au cours de clôture du 30 sept de 0.1885 € ces distributions d’actions peuvent être interprétées comme une équivalence de rémunération indirecte de 1.638.065 € dont l’ASAMIS émet la supposition que la grande majorité a profité aux dirigeants principaux : Georges Seban, J.Guevara, O. Balva et B. Aragon.
Au 30/06.2024, hors ces AGA, le groupe familial Georges Seban avait 8.916.436 actions et Olivier Balva 5.447.456 actions
En outre il faut comptabiliser les AGA accordées sur la société M2i : 493 000 actions attribuées au 30/09/24 donc au cours de clôture de 4.04€, ce qui donne 1.991.720 € d’équivalence de rémunération indirecte supplémentaire. Pas de répartition indiquée, ni de répartition de l'actionnariat dans le rapport semestriel. Aucune indication relative aux mandataires sociaux. il est juste indiqué au 30/06.2024 que 13.08% d'actionnaires sont au nominatif. Georges Seban étant mandataire social et PDG à cette date, on peut s’interroger de savoir s’il n'y aurait pas été obligatoire d'indiquer sa participation ?
Recommandations MIDDLENEXT (extrait du code Gouvernement d’entreprise 2021, page 35)
PROLOGUE et M2i se réfèrent au code MIDDLENEXT. L’ASAMIS demande sa mise en œuvre via un comité de rémunérations avec l’inclusion d’une modification de la rémunération du ou des dirigeants pour qu’elle comporte une partie variable clairement définie et fonction des performance et objectifs de l’entreprise.
« Il est recommandé que le Conseil de chaque entreprise détermine le niveau et les modalités de rémunération de ses dirigeants ainsi que l’information qui en est faite, conformément aux exigences légales et réglementaires.
a) Les sept principes fondant le niveau et les modalités de rémunération des dirigeants :
- Exhaustivité : chaque entreprise est libre de déterminer les composantes de la rémunération des dirigeants mandataires sociaux. La communication aux actionnaires des rémunérations des dirigeants mandataires sociaux doit être exhaustive : partie fixe, partie variable (bonus), stock-options, actions gratuites, rémunérations au titre du mandat de « membre du Conseil », rémunérations exceptionnelles, conditions de retraite et avantages particuliers, autres… En cas de rémunération variable, l’appréciation de l’atteinte de la performance prend en compte des critères quantitatifs – financiers et extra-financiers – ainsi que des critères qualitatifs.
- Équilibre entre les éléments de la rémunération : chaque élément de la rémunération doit être motivé et correspondre à l’intérêt de l’entreprise.
- Benchmark : cette rémunération doit être appréciée, dans la mesure du possible, dans le contexte d’un métier et du marché de référence et proportionnée à la situation de la société, tout en prêtant attention à son effet inflationniste.
- Cohérence : la rémunération du dirigeant mandataire social doit être déterminée en cohérence avec celle des autres dirigeants et des salariés de l’entreprise.
- Lisibilité : les règles doivent être simples et transparentes. Les critères de performance utilisés pour établir la partie variable de la rémunération ou, le cas échéant, pour l’attribution d’options ou d’actions gratuites doivent être en lien avec la performance de l’entreprise, correspondre à ses objectifs, être exigeants, explicables et, autant que possible, pérennes. Ils doivent être détaillés sans toutefois remettre en cause la confidentialité qui peut être justifiée pour certains éléments.
- Mesure : la détermination de la rémunération et des attributions d’options ou d’actions gratuites doit réaliser un juste équilibre et tenir compte à la fois de l’intérêt général de l’entreprise, des pratiques du marché et des performances des dirigeants.
- Transparence : conformément à la loi, les entreprises dont les actions sont admises sur un marché réglementé publient dans le rapport sur le gouvernement d’entreprise toutes les composantes des rémunérations des mandataires sociaux. En cas de rémunération variable, la pondération des différents critères est communiquée aux actionnaires.
b) Ratio d’équité La loi impose aux sociétés cotées sur un marché réglementé de publier un ratio d’équité qui permet de comparer le niveau de la rémunération du « dirigeant » et la rémunération moyenne et médiane des salariés de la société.
Quel que soit le marché de cotation, au-delà de la loi, il est recommandé de publier un ratio d’équité complémentaire : la comparaison par rapport au SMIC29 30 valeur de référence indépendante et dénominateur fixe pour toutes les entreprises »
CONCLUSIONS
PROLOGUE connait une évolution positive mais non reflétée encore dans son cours de bourse.
Plusieurs causes peuvent être invoquées et ont fait l’objet dans le paragraphe précédent de demandes de l’ASAMIS aux dirigeants (PDG et Conseil d’administration) pour contribuer à leur résolution.
Ajoutons que la communication financière de PROLOGUE dispose d’une marge de progression même si les succès de Alhambra ont été célébrés.
L’ASAMIS sans se prononcer sur un objectif de cours, considère que PROLOGUE dispose désormais d’un potentiel de revalorisation important.
Daniel Pichot
Président de l’ASAMIS