Dénonciation à l’AMF d’un traitement inéquitable des actionnaires minoritaires par la COFEPP et Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS)
L’ASAMIS destinataire en copie de ce courrier, le publie avec l’autorisation de son auteur (sous condition d’occulter ses coordonnées). Notre association soutient la position de cet actionnaire et proteste officiellement contre le traitement inéquitable qui est réservé aux actionnaires minoritaires de MBWS, lesquels vont perdre le bénéfice des BSA 2022 au 29 SEPTEMBRE !
Ces BSA avaient été accordés en compensation de la suppression de DPS – Droits préférentiels de souscription. Nous ne voulons pas croire que ce ne fut qu’une mystification.
Monsieur Benoît de Juvigny
Secrétaire Général
Autorité des Marchés Financiers
17, place de la Bourse
75082 PARIS CEDEX 02Le 8 septembre 2022
cc : Monsieur Jean Pierre Cayard,
Daniel Pichot, Président de l’ASAMIS
Objet : Affaire MBWS (Marie Brizard Wine and Spirits) – ISIN FR0000060873 MBWSMonsieur le Secrétaire Général,
Actionnaire de MBWS depuis 2015, j’attire votre attention sur le fait que des actionnaires minoritaires détenteurs de BSA (Bons de souscription d’Achat) échéant le 29 septembre 2022 sont privés de l’exercice normal de leurs droits par l’attitude de l’actionnaire majoritaire (la COFEPP).
Contexte
MBWS, groupe de spiritueux français, a connu de graves difficultés ces dernières années et a dû s’adosser à COFEPP, groupe concurrent (La Martiniquaise…), pour mener à bien son redressement, désormais avéré. COFEPP a bénéficié d’une augmentation de capital réservée en 2019, à 4€00 l’action, sans DPS (Droit Préférentiel de Souscription), à l’occasion de laquelle des BSA ont été distribués gratuitement à tous les actionnaires. L’idée des BSA était de compenser l’absence de DPS et d’associer les actionnaires au redressement espéré. En particulier, 37 762 312 BSA 2022, exerçables au prix de 3€00 (23BSA pour 10 actions) sont valables jusqu’au 29 septembre 2022.
Une 2e augmentation de capital, en janvier 2021, à 1€50 l’action, avec DPS, a permis à COFEPP de passer à 70,06% du capital. L’AMF a émis, pour cette dernière opération, une dérogation à l’obligation de lancer une OPA en raison des difficultés financières de MBWS.
Évènement récent
Le 4 août dernier, COFEPP révélait l’achat de 9 464 581 actions (à 3,20€ l’unité) et 2 012 138 BSA (à 0,20€ l’unité) détenus par BDL Capital, passant de 70,06% à 78,51% du capital. Cette acquisition, à des prix très supérieurs aux cours cotés, cristallise le redressement de MBWS et interroge sur les intentions de COFEPP pour une OPA sur les actions des minoritaires et sur les BSA.
Problématique des BSA 2022
Les BSA échéant le 29/09 n’ont de valeur que si l’action à une perspective de dépasser un cours de 3,00€ (23BSA sont nécessaires pour souscrire à 10,07 actions nouvelles au prix de 3,00€).
COFEPP a des raisons objectives de valoriser les actions MBWS de BDL Capital à 3,20€ : mais les minoritaires ne connaissent pas ces raisons car il n’y a eu aucune information relative à la stratégie de MBWS (datant de fin 2020) lors de la dernière Assemblée Générale de juillet 2022.
Les minoritaires ne connaissent pas non plus les résultats semestriels 2022 qui seront publiés par MBWS le 28 septembre 2022, contrairement à COFEPP qui les aura approuvés dans le cadre du conseil d’administration.
Cette différence de traitement entre actionnaires est connue depuis les termes de l’émission des BSA, mais la transaction entre BDL et COFEPP change totalement la donne : le prix de 3,20€ donne une valeur au BSA soit pour l’exercer et continuer d’investir dans MBWS, soit pour le céder sur le marché.
Mais, à défaut de connaitre les perspectives de MBWS et les intentions de COFEPP, le marché ne valorise pas l’action et le BSA en référence à cette acquisition récente et l’investisseur minoritaire est dans l’impossibilité d’exercer le moindre choix d’ici le 29 septembre, date à laquelle les BSA perdront définitivement toute valeur. Ce traitement différent par rapport à BDL Capital est donc particulièrement injuste et me semble pouvoir constituer par COFEPP un abus condamnable si elle ne dévoile pas dans les prochains jours ses intentions pour une future OPA.
Demande d’intervention de l’AMF
Je vais interroger directement la COFEPP pour demander à son Président d’honorer ses promesses de 2019 et d’étendre les conditions du rachat de BDL aux minoritaires via une OPA.
L’AMF, qui avait accepté d’exonérer la COFEPP de lancer une OPA en janvier 2021 pour des raisons de difficultés financières de MBWS désormais disparues, doit demander à la COFEPP de lancer une OPA où d’annoncer publiquement ses intentions sur ce sujet. C’est la seule façon d’informer le marché et de permettre aux minoritaires de valoriser, le cas échéant, les BSA qui leur ont été attribués « pour profiter de la future valeur de la société ».
En tant qu’actionnaire, je suis très reconnaissant à Monsieur Jean Pierre Cayard (Président de la COFEPP) d’avoir investi et œuvré pour le redressement de MBWS mais, dans le contexte de l’acquisition récente des titres de BDL Capital, ne pas dévoiler ses intentions avant fin septembre serait un renoncement à ses engagements et susceptible de constituer, selon moi, un préjudice financier pour les porteurs de BSA.
Je vous remercie par avance pour l’action que l’AMF pourra entreprendre auprès de la COFEPP dans les prochains jours et je vous prie de recevoir, Monsieur le Secrétaire Général, mes salutations respectueuses