La Marie est toujours sur le billard : grosse hémorragie de nouveau en 2019, transfusion en cours. Le patron opère et on garde un espoir.

En dépit des efforts engagés, l’exercice 2019 est resté lourdement déficitaire et 2020 sera également difficile avec les risques associés
 
L’aggravation de la perte nette en 2019 occulte une réelle amélioration de la rentabilité
 
Le chiffre d’affaires est globalement stable. D’un côté, il progresse légèrement de 2,2 M€ mais d’un autre côté lorsqu’il est net de droits d’accises, il est quasi stable :  275,5 M€ contre 280.8 M€ = - 1,9%. La croissance du CA intègre par ailleurs un effet d’aubaine en Pologne en fin d’année en prévision d’une hausse à venir de 10% des droits d’accises applicable au 1er janvier 2020.
En revanche des effets plus durables découlent d’accords de distribution en Espagne, en. Scandinavie et aux USA.
 
La révision stratégique donnant la priorité à la protection de la marge brute, a contribué à restaurer la rentabilité. Alors que l’EBITDA était attendu entre – 20 et 23 M€, il est appréciable qu’il se situe en fait à – 17,3 M€ en amélioration de 10,7 M€ sur l’exercice précédent. L’application des nouvelles normes comptables (IFRS 16) reflète même une amélioration plus significative (15.1 M€)
 
Le résultat opérationnel courant (chiffre d’affaires moins les charges de personnel, impôts et taxes, amortissements avec les autres produits et charges d’exploitation) demeure NEGATIF de 28,4 M€ alors qu’il était de NEGATIF de 35,9 M€ en 2018.
 
Lorsque les produits et surtout les charges opérationnelles non courantes très élevées (notamment la restructuration du groupe pour 23,2 M€ sur lesquelles l’ASAMIS souhaite obtenir des précisions) sont intégrées, alors le RESULTAT OPERATIONNEL devient négatif de 51,5 M€ contre 47,5 M€ en 2018.
 
Le coût financier s’est encore alourdi d’environ 5% en 2019 :: 6,1 M€ contre 5,8 M€
 
Le résultat avant impôt est négatif de 58,1 M€ contre 53,3 M€ mais toutefois ce qui laisse espérer, c’est qu’il incorpore une montant accru des pertes liées aux activités cédées ou en cours de cession. Ces dernières ont coûté 7,3 M€ contre 3 M€ en 2018 = + 4.3 M€.
 
Au final le résultat net passe à -65,9 M€ contre -62 M€ en 2018 donc une perte aggravée.  Notez bien que sans l’accroissement de l’impact des activités cédées ou en cours de cession, la perte nette aurait reculé.
 
Le bilan est stabilisé grâce à la COFEPP mais la pérennité de MBWS nécessitera encore un important soutien de son actionnaire principal
 
A l’actif, on note une baisse des immobilisations corporelles de 13.3 M€ = 19% à 56,2 M€. Les états financiers permettront de suivre l’impact des amortissements et des cessions d’actifs.
 
On relève aussi un allègement des stocks de 16 % =  - 10.6 M€ à 54 M€
Idem pour les créances clients : -15.2 M€ =- 24,6% M€ à 46.7 M€
Cela bénéficie à la trésorerie qui passe de 21,8 M€ à 26.2 M€
 
Au passif, les capitaux propres baissent de 9.6 M€ en revenant de 103.3 M€ à 93.7 M€ = - 9% mais cette variation recouvre des mouvements bien plus importants notamment le report des pertes de l’exercice et en contrepartie de l’accroissement du capital.
 
Les emprunts long terme sont encore de 50,9 M€ puisque la reprise du crédit syndiqué de 45 M€ n’a été cédée par les banques à la COFEPP qu’en janvier 2020.
Le communiqué précise que l’endettement financier s’élève à 46.7 M€ en baisse de 22.3 M€ par rapport à 2018.
 
Le tableau de trésorerie montre une importante amélioration. Au final en 2019, la trésorerie s’améliore de 4,3 M€ alors que l’année précédente, elle s’était dégradée de 37,9 M€ mais cela méritera un examen approfondi après communication du rapport financier.
 
Des réserves importantes des CAC sont d’ores et déjà signalées dans le communiqué :
« Les rapports de certification des comptes consolidés et annuels sont en cours d’émission et contiendront un paragraphe pour attirer l’attention du lecteur sur l’incertitude significative liée à des évènements ou à des circonstances exceptionnelles de mettre en cause la continuité d’exploitation »…+ une observation sur les normes IFRS 16 et aussi à l’interprétation IFRIC 23 sur les incertitudes relatives aux traitements fiscaux.
 
Les impacts liés à la pandémie de COVID 19 sont évoqués mais sans pouvoir à ce stade et c’est compréhensible, les évaluer réellement.
 
Les apports en capitaux de la COFEPP faits et à venir sont enfin détaillés. A propos de la mise en place d’une avance 1 bis en mai 2020, et de l’avance n°2 qui seront incorporés à l’augmentation de capital prévue, il est ajouté une phrase finale « Si les hypothèses décrites ci-dessus ne devaient pas se réaliser, le groupe pourrait ne pas être en mesure de réaliser ses actifs et de régler ses dettes dans le cadre normal de son activité et l’évaluation et la classification des actifs et passifs pourraient en être impactées de manière significative ».
 
Conclusion :
L’ASAMIS relève que MBWS a enregistré en 2019, une nouvelle et lourde perte nette laquelle vient de nouveau amputer les capitaux propres. Les restructurations ont été particulièrement lourdes.
Par ailleurs l’EBIDTA, en dépit des efforts engagés demeure fortement négatif. La pandémie COVID 19 risque fort d’engloutir les améliorations auxquelles MBWS aurait pu prétendre en 2020.
 
Les actionnaires sont conscients des enjeux tant de restauration de la rentabilité que des besoins de restauration capitalistique et des risques auxquelles le groupe MBWS reste exposé. Ils reconnaissent aussi en contrepartie l’importante implication de tous les acteurs de l’entreprise, y compris en premier des dirigeants sans oublier le soutien de la COFEPP.
 
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