MBWS : au-delà du PLAN STRATEGIQUE, la VISION Long terme ?
1 - LES MOINS-VALUES S’ACCUMULENT pour les minoritaires MAIS aussi la COFEPP
Le cours a chuté à 1,54 € ce 6 novembre 2019. Il était de 15,84 € le 19/9/2017. Sans faire référence aux 21,60 € atteint par ce titre, notons que son cours a été divisé par 10 en environ 2 ans. Les petits actionnaires ont perdu une grande partie de leur capital mais le principal actionnaire voit aussi s’accumuler les dépréciations sur sa participation.
Extrait des comptes annuels COFEPP 2017 : - 50 MILLIONS d’EUROS
Règles et méthodes comptables Page 9 «Les titres de la société MBWS, cotés à la bourse de Paris ont été dépréciés sur la base de la moyenne arithmétique des cours quotidiens de janvier à février 2018. La COFEPP a donc constaté une dépréciation de 50 millions d’euros dans son résultat. »
Extrait des comptes annuels COFEPP 2018 : - 60 MILLIONS d’EUROS
Annexes Règles et méthodes comptables, Page 41 ; « A compter de mars 2019, la SA COFEPP a reçu l’autorisation de contrôler effectivement la société MBWS. Ainsi la SA COFEPP bénéficie d’une augmentation de capital de MBWS qui lui est réservée sur la base de 4 euros pour 9.428.000 actions portant sa participation à 47% environ. Dans ces conditions, les titres de cette société inscrits à l’actif du bilan de COFEPP ont été estimés sur la base de cette valeur unitaire de 4 €.
La SA COFEPP a donc constaté dans son résultat 2018, une dépréciation complémentaire de 60 millions d’euros de ce fait. »
Prévision de moins-value 2019 selon l’ASAMIS : - 50 MILLIONS d’EUROS
La COFEPP se retranche derrière la non-disponibilité des comptes en 2017 et 2018 pour ne pas publier l’intégralité des informations sur sa participation dans MBWS alors qu’elle connait parfaitement son investissement puisqu’elle a pu évaluer sa dépréciation !
Rappelons toutefois qu’en mars 2019 la COFEPP a bénéficié d’une augmentation de capital réservée de 37,7 M€ et a apporté 5 M€ via les BSA.souscrits à 3 euros= 42,7 M€ (Les autres actionnaires ont souscrit des BSA CT qui ont apporté 5,7 M€ au lieu du plafond potentiel de 34,3 M€ !!!).
29 mars 2019 : Déclaration de franchissement de seuil à AMF : détention de 22 779 967 actions MARIE BRIZARD WINE AND SPIRITS2 représentant autant de droits de vote, soit 53,27% du capital.
MAIS le cours remonte ce 18 nov et peut-être que la moins-value sera moindre pour tous.
TOTAL DES MOINS-VALUES de COFEPP : 50 + 60 + 50 = 160 M€ en 3 ans !
Est-ce que la COFEPP va accroitre ses moins-values ? La récente remontée des cours va limiter la casse mais reste encore insuffisante pour combler les MV 2019 !
2 - L’ASAMIS DEMANDE A LA COFEPP DE S’ADRESSER AUX MINORITAIRES
Certes en recevant l’ASAMIS le 20 septembre, le Directeur général de MBWS a témoigné de sa considération envers les actionnaires minoritaires et nous nous doutons bien que la COFEPP l’a permis. L’ASAMIS cependant aimerait que la COFEPP fasse un geste supplémentaire en éclaircissant pour les minoritaires sa vision au-delà du plan stratégique.
2.1 – DECIDER ET INFORMER SUR LA POLOGNE
Tous les investisseurs attendent depuis le communiqué du 15 octobre des décisions. "le marché de la vodka en Pologne reste sous pression, affectant fortement la marge brute de sa filiale dans ce pays. Dans ce contexte, Marie Brizard Wine & Spirits envisage toutes mesures nécessaires afin d'assurer le redressement des performances de ses activités."
Nous voici en novembre et encore aucune nouvelle. Cela fait plus d’une année que l’ASAMIS demande des décisions, notamment de façon répétée au sujet de Lancut. Ainsi dans notre article du 15 octobre 2018, nous demandions à rencontrer M Highcock pour l’interroger sur l’opportunité de poursuivre le lancement de Lancut et l'option possible sur le rapatriement potentiel des installations pour les regrouper à Starograd..
Les actionnaires ont le sentiment que la direction leur a menti sur les raisons du retard pris dans l’opérationnalité de cette usine. L’ASAMIS soutient que cette distillerie en l’état actuel du marché ne peut pas être rentable si elle doit servir uniquement à fournir le groupe.
Le sablier ne mesure pas que le temps qui passe, il vide en même temps la réserve de sable.
2.2 – DONNER des SIGNES FORTS de CONFIANCE
- 2.2.1 - REAFFIRMER la TENUE par la COFEPP de SON ENGAGEMENT d’APPORT via les BSA 2022
Il reste à la COFEPP, un montant de 17.779.267 BSA 2022 qui représenteraient si elle les exerçait une création de 7,7 M€ d’actions supplémentaires. En les exerçant sur la base du cours prévu de 3 € l’action nouvelle, cela représenterait un renforcement du capital de 23,2 M€. La confirmation par la COFEPP qu’elle tiendra cet engagement serait un gage de confiance dans le redressement engagé et l’espoir que le cours revienne au-dessus de 3 euros.
N’oublions pas que la chute du cours en dessous de 3 euros durant la période d’exercice des BSA court terme a privé la société de 28,6 M€ (cf notre article du 22 mai 2019).
Si le cours ne se retrouve pas durablement au-dessus de 3 euros, alors en 2022, MBWS ne pourra que compter sur les apports de la COFEPP. L’apport prévu dans le plan stratégique au titre des BSA 2022, qui est planifié pour 49,3 M€ serait alors amputé de 49,3 – 23,2 = 26,1 M€.
On ne peut guère espérer aujourd’hui que les actionnaires minoritaires souscrivent au maximum possible, eu égard au traitement qu’ont subi ceux qui ont souscrit des BSA Court terme. Toutefois leur apport potentiel – quel qu’il puisse être – serait bien utile au redéploiement de MBWS ;
- 2.2.2. -ECLAIRER LE FUTUR CAPITALISTIQUE DE MBWS
Les actionnaires comme les banques sont dans l’attente d’une restructuration majeure sur le plan capitalistique avec possiblement des apports d’actifs très rentables et susceptibles d’absorber le déficit reportable.
Il revient à la COFEPP de donner les grandes lignes du plan et confirmer que MBWS, en tant que structure cotée en bourse, présente un intérêt pour son groupe.
a – M. Jean-Pierre Cayard veut-il retirer de la cote MBWS ?
Extrait du magazine Rayons Boissons du 5 nov 2015 qui concluait son article en posant la question de la succession de M. Jean-Pierre Cayard
« Reste qu'à 73 ans, Jean-Pierre Cayard se pose naturellement la question de sa succession « J'ai la chance d'avoir deux enfants qui ont fait de belles études », indique-t-il tout en ajoutant que plusieurs collaborateurs sont également compétents pour préparer l'avenir. Sa fille Sylvia, 38 ans, dirige le marketing international quand son fils Stéphane, 34 ans,, est en charge des applications informatiques. « L'idée est en tout cas de demeurer un groupe de type indépendant, qui n'a pas besoin d'être coté », conclut le dirigeant. »
La question posée voici 4 ans n’a que plus d’actualité aujourd’hui.
Si MBWS ne présente pas d’intérêt pour la famille Cayard, on peut comprendre que la chute du cours présente un avantage pour envisager un retrait de la cote.
b – La COFEPP n’a-t-elle comme principal objectif concernant MBWS que de détruire un concurrent ?
Pour le moment, certains pensent que c’est la destruction d’un ancien concurrent qui prime dans les relations COFEPP – MBWS.
Nombreux sont ceux qui pensent par ailleurs que la baisse des cours est organisée pour profiter à la COFEPP. Ce n’est pas la position de l’ASAMIS qui réfute depuis toujours cette théorie complotiste. L’ASAMIS estime que la COFEPP à plus à perdre qu’à gagner dans un jeu de destruction d’une société qu’elle contrôle désormais.
Les investisseurs, dont les actionnaires minoritaires, ne soutiendront toutefois le cours qu’en reprenant confiance dans la revalorisation à terme de MBWS.
Conclusions
La mise en œuvre du plan stratégique n’est pas chose aisée mais nous espérons en cette fin d’année une communication plus globale sur les étapes franchies et à venir. Il faut souligner l’accord pour la distribution en Espagne puis aux USA avec SAREZAC, la cession de Porto Pitters et surtout celle de Sobieski trade récemment. Notons aussi la reconfiguration de la force de vente de MBWS et la fin du conflit social à Lormont.
Cet ensemble de nouvelles témoigne de la mise en œuvre du plan stratégique et aussi à terme de l’amélioration de l’EBITDA. Toutefois, il faut souligner que l’impact ne sera guère perceptible en 2019 mais plutôt en 2020.
Comme la bourse sait anticiper, nous voyons dans le petit redressement du cours, l’amorce de la revalorisation de l’action. Elle est liée aussi à la fin du dégagement d’un certain nombre de fonds de placement et à l’arrivée d’autres qui considèrent pouvoir faire une plus-value à moyen terme eu égard au niveau des cours.
L’ASAMIS réitère sa confiance dans le redressement de MBWS mais demande à la COFEPP et à M. CAYARD de PARTAGER LEUR VISION du futur du groupe.