L’ASAMIS soutient les salariés d’Arjowiggins Security et dénonce l’irresponsabilité de la direction. Questions sur le devenir à tous les niveaux de Sequana.
Le président de l’ASAMIS a donné une interview au journal Le Parisien Seine et Marne publiée le 11 février et le surlendemain de la publication, le Premier ministre a été interpellé sur cette situation.
Des salariés ont appelé l’ASAMIS en désespoir de cause en signalant que le Directeur de l’usine de Jouy-sur-Morin et le DRH sont partis du jour au lendemain sans les avertir de la fermeture de l’usine, rôle qui est revenu aux gendarmes.
Comment cette démission de responsabilité en chaîne ne peut-elle provoquer l’indignation et la colère ?
Au-delà de la situation d’Arjowiggins security, se pose la question du devenir des autres usines d’Arjowiggins mises en liquidation judiciaire.
Et enfin l’ASAMIS se pose la question du devenir même de Sequana eu égard à la décision de la Cour de justice de Londres. Pascal Lebard avait dit attendre cette décision avant de faire connaître son plan stratégique. Nous avons bien compris que Sequana se pourvoirait en Cassation mais comme ce pourvoi n'est pas suspensif de l'application du jugement d'appel, tous les partenaires de Sequana se posent désormais la question : Et maintenant après environ 20 M€ de frais de procédure perdus et 160 M€ à payer même avec l’étalement sur 10 ans (condamnation en principal, intérêts et frais de procédure) quelle est la vision stratégique du PDG et de son Conseil d’Administration ?
Daniel Pichot
Président de l’ASAMIS
Mercredi 13 février : séance des questions au gouvernement
Lors de la séance des questions au gouvernement, le Premier Ministre Edouard Philippe a répondu à Christian Jacob, Président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale :
«Comment a-t-on pu laisser cette entreprise, avec la bénédiction des services de Bercy, aux mains d'un fonds voyou, un fonds qui aura été jusqu'à détourner les sommes versées par les salariés pour leur mutuelle de santé?»,
Il a rappelé notamment que l'État, via la Banque publique d'investissement, avait injecté, ces dernières années, 250 millions d'euros dans Sequana, l'ancien propriétaire du site.
Édouard Philippe s'est engagé à tenter "personnellement" de "trouver la meilleure solution" pour la papeterie Arjowiggins Security en Seine-et-Marne, tout en reconnaissant la situation "extrêmement délicate" de ce site en liquidation judiciaire.
Lundi 11 février 2019 : Interview du président de l’ASAMIS dans Le Parisien
Jouy-sur-Morin : les petits actionnaires partagent la révolte des salariés d’ArjoWiggins
Le Parisien Île-de-France & Oise > Seine-et-Marne | Sébastien Roselé |11 février 2019, 16h59
source : http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/jouy-sur-morin-les-petits-act...
Daniel Pichot est président d’une association d’actionnaires minoritaires de sociétés cotées en bourse. Il connaît bien l’entreprise qui fait l’objet d’une liquidation judiciaire et son ancien propriétaire, Sequana.
Entretien.
Sequana et ArjoWiggins, Daniel Pichot connaît plutôt bien. L’homme est le président de l’Asamis, l’association des actionnaires minoritaires de sociétés cotées en bourse. Lui-même est un petit actionnaire de Sequana qui détenait la société ArjoWiggins de Jouy-sur-Morin jusqu’en avril 2018. Cette dernière a été mise en liquidation judiciaire le 16 janvier dernier, mettant au chômage 238 personnes. Il nous livre son analyse.
Pouvez-vous nous dire ce que vous avez observé de Sequana et d’ArjoWiggins, du temps où la première détenait la seconde ?
« La politique de Sequana était de se débarrasser de la toute la production. ArjoWiggins Security a engendré 70 M€ de pertes en deux ans. Et 21 M€ rien qu’en 2018.
Mais ces pertes c’est sur l’ensemble d’ArjoWiggins : un site aux Pays-Bas a été revendu à Oberthur et l’autre, comprenant une usine à Jouy-sur-Morin et un centre de recherches situé à Apprieu (Isère), à Blue Motion Technologies, une société suisse. »
Quel regard portez-vous sur la revente du site de Crèvecœur à Jouy ?
« Cela s’inscrit dans une politique générale de désengagement dans la production de papier de la part de Sequana. Les actionnaires ont signalé que personne ne connaissait Blue Motion Technologies, le repreneur.
Cela ressemblait à une structure de défaisance.
Tout le monde trouvait cela étrange de ne pas avoir eu davantage d’informations sur cette entreprise basée en Suisse.
Il faut savoir que si ArjoWiggins a fait hélas l’objet d’une liquidation judiciaire, le groupe Sequana fait l’objet d’un plan de sauvegarde qui a été prolongé le 17 décembre jusqu’au 17 mai prochain.
Je ne sais pas quel est l’avenir envisageable du groupe Sequana… »
Autre extrait et fin de l'article du Parisien :
Vous comprenez les réactions des salariés qui brûlent des billets, des cartes grises… ?
« Je comprends leur réaction. Les salariés et les petits actionnaires ont été abandonnés. Un certain nombre de salariés ont placé toute leur épargne dans Sequana et ont été ruinés [NDLR : le cours de la société n’arrête pas de dégringoler]. Les petits actionnaires partagent la révolte et l’incompréhension des salariés. »
Est-ce que Sequana a vendu ArjoWiggins en sachant que l’usine allait être coulée ?
« On ne peut pas l’affirmer.
Ça n’a jamais été écrit nulle part. En revanche, ce qui est écrit dans ce rapport d’activité (pages 64 à 66) c’est que le patron de Sequana continue à toucher 900 000 € par an. Et sa prime d’intéressement annuel a été doublée, passant à 450 000 €. Pendant ce temps, Sequana fait l’objet d’un plan de sauvegarde et a bénéficié des aides de l’Etat. »