Faute d'être entendus par le management, l'ASAMIS rencontre le CIRI

Faute d'être entendus par le management, l'ASAMIS rencontre le CIRI pour évoquer les inquiétudes des actionnaires individuels de SEQUANA et ANTALIS

Une délégation de l’ASAMIS, composée de son président et de deux membres, s'est entretenu, ce 26 juin, avec MM. Margueritte et Lherbier, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint du Comité Interministériel de Restructuration Industriel (CIRI).

Le cadre de l’intervention de l’ASAMIS

Les membres de l'ASAMIS partagent le sort de tous les actionnaires de SEQUANA et ANTALIS dont le capital ne cesse de fondre jour après jour sans que cela n'émeuve d'autres qu'eux.
Le cours de bourse étant, sur longue période, le reflet de la santé économique des entreprises, l'ASAMIS ne peut que s'inquiéter de celle de SEQUANA et ANTALIS.

L'ASAMIS souhaite des mesures énergiques pour restaurer la confiance des actionnaires et investisseurs et a présenté à ses interlocuteurs des solutions de sortie par le haut.

Le litige SEQUANA / BAT, dont l'issue semble proche, continue néanmoins d'influer négativement sur l'évolution des cours de SEQUANA et, désormais, d'ANTALIS.
Si M. Lebard - selon ses propos en réponse à une question orale lors de L'AG du 21 juin - se montre confiant, après les 5 jours d'audience auprès de la Cour de Londres, l'incertitude sur sa décision continue de peser, en l'état jusqu'à 160 millions d'euros, tous frais inclus.
La procédure de sauvegarde de février 2017 a étalé sur 10 ans toutes les créances nées avant sa mise œuvre, dont celle éventuelle qui pourrait résulter d’un jugement défavorable, sans effet positif, hélas, sur l'évolution du cours de bourse.

L'ASAMIS a écrit 3 fois à Mme Renaud-Basso, directrice générale du Trésor.
Les lettres portaient sur :

  • 30 avril : l'emploi des fonds octroyés pour soutenir SEQUANA - notamment la rémunération de M. Lebard et son "parachute doré" - et la politique suivie par BPIfrance Participations;
  • 29 mai : une demande de rendez-vous avec le CIRI, suite à l'entretien accordé, le 19 septembre 2017, par M. Bruno Le Maire, Ministre de l'économie et des Finances, aux syndicalistes du groupe à propos du devenir de l'usine de Crèvecoeur et, plus largement, de la branche SEQUANA Security. Les syndicats lui avaient proposé une solution de continuation de l'activité (cf. sur Internet le compte rendu de cette réunion par la CGT FILPAC).
    Nous notons qu'il a fallu plusieurs années pour trouver une solution !
    Certes la direction de SEQUANA a mis moins de temps qu’à Wizernes, où 4 ans ont été nécessaires pour enfin sortir de cette impasse !
  • 12 juin : l'envoi du communiqué de presse du même jour dans lequel l'ASAMIS demande une OPA Obligatoire de BPIfrance sur ANTALIS.

L'ASAMIS ne peut que constater le déséquilibre des intérêts des différentes parties au dossier au seul bénéfice de BPIfrance Participations. Elle souhaite obtenir une correction de ce déséquilibre en faveur des actionnaires minoritaires de SEQUANA et ANTALIS.

La lourde responsabilité de BPIfrance Participations dans la situation actuelle

La délégation de l'ASAMIS a signifié à ses interlocuteurs qu'elle considère BPIfrance Participations, autant que le management, comme responsables de la baisse des cours des deux sociétés.

BPIfrance Participations, membre influent du Conseil d’administration comme premier actionnaire de SEQUANA, a soutenu constamment, depuis 6 ans, l’équipe de direction malgré ses déficiences.
Elle a voté les modalités d'une rémunération du PDG, modalités pour le moins choquantes en considération de l’évolution de l’entreprise; elle a notamment approuvé le doublement de sa rémunération variable pour 2017, de 225.000 € à 450.000 €.

L'ASAMIS a rappelé l'échec coûteux de la tentative de placement obligataire, fin juin 2017, soutenue par les administrateurs dont BPIfrance Participations.

Elle a aussi souligné que BPIfrance Participations a approuvé, comme tous les administrateurs, l'introduction en bourse d'ANTALIS, laquelle a été si mal conçue qu'elle ne pouvait qu'aboutir à un échec, échec matérialisé par l'effondrement de moitié de sa valorisation en seulement une année.

Les actions engagées par l’ASAMIS en défense des intérêts des actionnaires

Elle a mentionné le refus très net des actionnaires, aux AG des 24 mai et 21 juin, de ratifier les conventions réglementées des prêts de BPIfrance Participations à SEQUANA.

Le président de L'ASAMIS a indiqué avoir consulté officiellement un avocat afin d'envisager un recours juridique en responsabilité pénale des administrateurs. En effet, le Conseil d'administration a commis une faute lourde en ratifiant des prêts d'un montant considérable (47 millions d'euros, soit 1.5 fois la capitalisation boursière actuelle), sur une durée très courte (16 mois), à taux très élevé (12%), qui plus est assortis de garanties fortes sous forme d'actions du principal actif de SEQUANA, sans consulter préalablement l'assemblée des actionnaires.
Même s'il n'est pas fait obstacle à la poursuite de l'application des conventions de prêts, la responsabilité des administrateurs n'en est pas moins engagée, eu égard notamment aux implications négatives patentes que ces conventions ont eu sur la valorisation de SEQUANA et ANTALIS.

L'ASAMIS s'est plainte, par ailleurs, de l'opacité des conditions de refinancement d'ANTALIS dont les conventions de prorogation du crédit syndiqué au 31 décembre 2021, pourtant signées depuis le 31 mai 2018, ne sont toujours pas publiées à ce jour, laissant le marché devant une énième incertitude.

Nous avons indiqué que, d'une façon générale, l'évolution catastrophique des cours de bourse de SEQUANA et ANTALIS est le résultat du manque de prise en considération des intérêts des actionnaires minoritaires par le management et BPIfrance Participations.

Nous avons ajouté que les actionnaires minoritaires ne croient plus aux belles paroles de M. Lebard et consors, attendent des décisions énergiques et rapides, notamment de BPIfrance Participations, pour redresser la situation et avons évoqué les solutions pour y parvenir.

Les réponses du CIRI

Les représentants du CIRI ont indiqué que, s'il avait été sollicité pour la restructuration de 2015 et le soutien en suite de la demande des syndicalistes de Crèvecoeur, il n'était plus en charge d'une mission sur SEQUANA, même s'il reste attentif à son évolution.

Dans son rapport de gestion de 2017, publié voici quelques jours, le CIRI se définit ainsi :

"acteur neutre par nature, le CIRI veille à ce que les intérêts de l'ensemble des parties soient respectés".


C'est dans ce cadre que nous avons demandé à être reçu par le CIRI et sollicitons un entretien avec BPI France Participations.

Nos interlocuteurs nous ont renvoyé, en premier lieu, vers la direction de SEQUANA, puis ont bien pris note de nos incompréhensions vis-à-vis des décisions de BPIfrance Participations. Selon leur point de vue, elle a agi au mieux des intérêts de l'entreprise, point de vue que nous ne partageons pas, performances boursières des deux sociétés à l'appui. Nos interlocuteurs vont répercuter notre demande d'entretien auprès de BPIfrance Participations.

Enfin, ils ont pris note de porter une attention particulière au devenir du groupe SEQUANA tant au niveau d’Arjowiggins que d’ANTALIS.

Nos remerciements et appel à soutien

L'ASAMIS remercie ses membres et partenaires de leur soutien. Elle les assure de son implication à la défense de leur cause et leur demande en retour de rester mobilisés aux futures actions de l’ASAMIS. Dans la perspective d'actions juridiques à venir, lesquelles ont un coût, nous vous remercions pour vos dons sur https://www.regroupement-actionnaires.com/sequana/node/66.

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