Objet : Contestation de la rémunération du PDG de SEQUANA et de son parachute doré
Monsieur le Ministre,
Vous avez indiqué à propos du cas Plassat « que l’échec soit récompensé par des rémunérations très élevées, c’est incompréhensible et choquant ». Cependant la BPIfrance – groupe Caisse des Dépôts - a voté le 24 mai 2018, lors de l’AG de Sequana, la résolution n°5 relative aux éléments de rémunération à M. Lebard, (900.000 euros de fixe + 100% de rémunération variable) alors que le groupe a enregistré une perte historique de 115 millions d’euros après des pertes élevées antérieurement : 52 M€ en 2016 et 67,3 M€ en 2015.
Vous avez réclamé récemment au patronat de « prendre des mesures fortes pour renforcer le suivi et l’application par ses membres du code AFEP-MEDEF » mais que dire lorsque l’Etat via la BPIfrance approuve depuis plusieurs années, la dérogation à ce code comme c’est le cas pour la rémunération variable de M. Pascal Lebard, PDG de SEQUANA ? (page 71 du document de référence 2017)
De plus, le Conseil d’Administration dans sa séance du 9 avril 2018 a constaté que les critères opérationnels et financiers quantitatifs n’étaient pas remplis. Il a constaté aussi qu’une partie seulement des critères qualitatifs…pouvait être considérée comme satisfaite. MAIS le Conseil a accordé au final 50% de rémunération variable soit 450.000 € au titre de 2017 contre 225.000 € en 2016.
En fait, nous estimons qu’aucun des critères qualitatifs énoncés n’a été vraiment rempli :
- « réalisation réussie de l’introduction en bourse d’Antalis et monétisation d’Antalis à
travers de nouveaux financements pour SEQUANA, représentant 30 % du montant total de la
rémunération variable ». Constat : Introduite à 3 € l’action ne vaut que 1,4 € soit - 53% un an
après ! Le but annoncé lors de l’introduction qui était de valoriser ANTALIS n’a pas été atteint. - « évolution satisfaisante de la stratégie du groupe Arjowiggins accompagnée d’une issue aux
problèmes rencontrés par Arjowiggins Security, représentant 30 % du montant total de la
rémunération variable ». Constat : la cession de cette activité après 73 M€ de pertes en 2 ans
et une recapitalisation de 21 M€ ne mérite pas d’être récompensée par une charge
supplémentaire.
Nous dénonçons enfin le parachute doré voté par le Conseil d’Administration en cas de cessation du contrat de M. Lebard : 1,5 fois sa rémunération annuelle de référence (intégrant sa rémunération variable). Sous la direction de M. Lebard depuis 12 ans, la valorisation de la société a chuté de 99% et encore 50% en un an. !!
Recevez Monsieur le Ministre, l'expression de nos salutations distinguées.