Un point sur la situation

Cher Actionnaire,

Mais que fait l'Asamis ?

Fondée en décembre 2016, l'Asamis regroupe près de 280 actionnaires et près de 10% du capital de Sequana. Mais lors de la dernière Assemblée Générale, nous avons représenté malheureusement seulement 4,88% du capital. Nous étions quand même le deuxième actionnaire et avons été désignés scrutateur.
Les questions que nous avons posées ont reçu des réponses vides. Nos projets de résolutions n'ont pas obtenu la majorité des actionnaires lors du vote. Toutefois, nous avons continué d'agir :

  • Nous avons rencontré la direction générale deux fois au cours de l'année, le 11 mai et le 18 septembre 2017.
  • Nous avons tenté de rencontrer Jacques Veyrat chez Impala avant son désengagement du capital. Ce dernier nous a ignorés.
  • Nous avons contacté des fonds investis dans Sequana, pour faire le point avec eux, voire nous concerter, sans succès.
  • Nous avons établi des contacts avec des investisseurs mais l'échec de l'émission obligataire d'Antalis et l'incertitude sur le refinancement n'a pas permis de les poursuivre.
  • Nous avons souhaité rencontrer BPI France, aujourd'hui seul actionnaire de référence, et avons reçu de Nicolas Dufourcq, Directeur Général, une fin de non-recevoir. Une autre relance est restée sans réponse.
  • Nous avons écrit à M. Bruno Le Maire, Ministre des Finances, qui nous a répondu par écrit qu'il interviendrait auprès de BPI France : sans suite pour l'instant.

Avez-vous obtenu des infos complémentaires sur l'évolution des sociétés ?

Oui, les compte-rendus des réunions avec les dirigeants sont disponibles sur notre site Internet. Ce n'est pas suffisant mais certaines réponses apportent un éclairage intéressant, par exemple sur l'échec du refinancement et son coût, et aussi sur la position de BPI France qui s'est engagée à ne pas revendre sur le marché au fil de l'eau les titres qu'elle a acquis. Ce n'est pas suffisant et nous ne nous en sommes pas contentés non plus. Oui, nous avons cherché à établir des contacts sur le terrain. Nous nous sommes retrouvés autour d'une table le 18 octobre dernier, avec :

  • le secrétaire du CCE d'Antalis (CFDT),
  • le secrétaire du Comité de groupe Sequana - Antalis (CGT),
  • la secrétaire du CCE (Comité Central d'Entreprise) d'Arjowiggins (CGT),
  • le secrétaire général du syndicat CGT FILPAC.

Le but de la réunion était d'échanger sur la situation des sociétés (et pour nous, de comparer ces informations de terrain au discours de Pascal Lebard aux actionnaires), ainsi que trouver des points de convergence sur nos positions. Passée l'ambiance méfiante du début, les participants ont constaté leur souci commun du devenir du groupe, et aussi que les salariés du groupe faisaient partie pour une bonne part des actionnaires minoritaires lésés.

Nous avons appris que :

  • Sans le soutien financier de BPI France cet été, Arjowiggins aurait pu être en cessation de paiement mais la BPI a apporté 30 millions d'euros qui ont servi à recapitaliser Arrjowiggins.
  • Le sauvetage a été une décision politique. Le dossier est piloté par Bercy (CIRI) car un emploi dans l'industrie équivaut à quatre emplois induis (distribution, transport,etc.).
  • La CGT a soutenu les salariés de Crèvecoeur pour organiser une reprise du reste de la branche Sécurité. Le Ministre Bruno Le Maire, la région et la communauté de communes ont été sollicités. Ils doivent finaliser le dossier et obtenir une réponse prochainement.
  • La cession d'Arjowiggins Security BV (et son usine de VHP) à Oberthur Fiduciaire : Pascal Lebard a non seulement vendu la machine la plus performante mais aussi tous les brevets existants et à venir. Le centre de recherche en Isère est par conséquent en très mauvaise posture.
  • Antalis souffre d'un manque d'investissement depuis de nombreuses années pour la partie informatique et logistique. Par exemple, la traçabilité des colis par code barre en France n'existe que depuis avril 2017. Le non-remplacement des départs entraînera un sous-effectif pouvant impacter la mission de distribution d'Antalis.

De nombreux salariés ayant investi leurs primes de fin d'année en actions Sequana ont quasiment perdu leur investissement durant les dix dernières années du fait de la perte de capitalisation boursière de 99% sous la direction de Pascal Lebard. Ces salariés, à qui on demande des efforts et un gel salarial, ne comprennent pas la rémunération démesurée de leur PDG. Ils estiment également inadmissible l'augmentation de 48% de la part distribuable des jetons des administrateurs.

Nous avons fait part aux représentants du personnel de notre volonté d'agir non contre l'emploi mais au contraire pour le préserver en favorisant la continuité du groupe.

Que souhaite l'Asamis ?

Nous souhaitons évidemment que les cours de Sequana et d'Antalis se redressent. Les cours sont à des niveaux misérables et reflètent notamment un double échec de la direction : celui de l'opération de revalorisation via l'introduction en bourse d'Antalis et celui de son refinancement sur le marché international. Pour que les investisseurs reprennent confiance dans le potentiel de nos sociétés,

Nous voulons :

  • Des décisions exemplaires des dirigeants pour qu'ils compensent dans une certaine mesure le coût des 4 millions qu'ils ont fait perdre à Antalis en prenant le risque (qui s'est avéré réel !) d'un échec de l'opération de refinancement international qu'ils ont avalisée : abandon des bonus/primes de l'exercice 2017, effort exceptionnel sur leurs rémunérations et diminution du nombre de membres du Conseil d'administration ainsi que du montant des jetons.
  • Des accords rapides sur les plans de cession de Crèvecoeur et de Wizernes,
  • Une pause dans les opérations de croissance externe, qui aggravent l'endettement, et un recentrage sur les marchés rentables afin de dégager des marges pour renforcer le cœur de métier.
  • Un soutien de BPI France non seulement financier à court ou moyen terme, mais aussi en s'impliquant (c'est son métier !) dans la recherche d'un investisseur de référence pour Sequana et aussi au niveau d'Antalis, pour conclure une alliance (par exemple avec un distributeur allemand) qui serait complémentaire au niveau du réseau.
  • Un renouvellement de l'équipe dirigeante pour de nouvelles perspectives et rétablir la confiance du marché.
  • Une communication régulière en direction des actionnaires sur tous les aspects concernant les sociétés.

Déclencher une AGE ? L'Asamis croit possible de réunir la part de capital nécessaire pour déclencher une AGE.
Un entretien téléphonique avec Colette Neuville, fondatrice-présidente de l'ADAM, l'Association de défense des actionnaires minoritaires, nous a alerté sur les obstacles judiciaires et administratifs pour y parvenir mais des juristes spécialisés nous en ont neanmoins confirmé la faisabilité.

Appel aux adhérents ayant travaillé ou travaillant chez Sequana et / ou Antalis

Si vous êtes adhérent et que avez travaillé ou que vous travaillez au sein du groupe Sequana (Sequana / Arjowiggins / Antalis), nous vous invitons à vous faire connaître auprès du bureau de l'Asamis via retour de mail afin que nous ayons une idée du poids des salariés et ex-salariés au sein de notre association. Le bureau garantit votre anonymat.

Comment pouvez-vous agir via votre association ?

L'Asamis, c'est vous. Ce ne sont pas seulement les dirigeants, mais aussi vous-même qui pouvez faire la différence.

Vous pouvez :

  • Manifester votre soutien par un email, soutenir l'Asamis via un don...
  • Indiquer si vous participeriez à une AGE qui proposerait des résolutions en ligne avec les idées ci-dessus.
  • Proposer des actions pour faire bouger les lignes.
  • Suggérer des résolutions.

Cordialement,
Le Bureau de l'Asamis

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